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Comment on se lance dans l'entrepreneuriat après un burn-out ?

Dernière mise à jour : 6 juil.

Le jour où j'ai compris que si je voulais avoir un atelier à moi, je devais soit gagner au loto, soit me lancer comme entrepreneure, le chemin s'est imposé à moi !


L'éternel équilibre entre rêves et craintes.


Avec le désir d'avoir une 'chambre à moi', venait le besoin de le financer.

Avec le désir de vendre mes pièces, venait le devoir d'avoir un numéro de TVA.


Mais sans action, un désir n'est qu'un rêve. C'est aussi léger que les nuages que je voyais défiler par mon Velux, quand ma seule activité se résumait à ouvrir et fermer les yeux. C'est aussi confortable que le vieux pyjama dans lequel je passais mes journées. C'est donc resté enfoui aussi longtemps que je suis restée enfouie sous ma couette.


Mais sans action, un désir n'est qu'un rêve.

Bien des mois plus tard, après avoir dormi et dormi encore, après en avoir parlé à mon conjoint, à ma thérapeute, j'ai entamé des recherches concrètes, d'abord sur internet, puis auprès d'un numéro gratuit sur Bruxelles qui offre de l'aide pour se lancer dans l'entrepreneuriat.


Prendre le temps de bien se renseigner surtout quand on n'y connait rien


Venant d'une famille de fonctionnaire où, si entrepreneuriat n'est pas un gros mot, c'est un mot derrière lequel on met toutes ses peurs simplement parce qu'on n'y connait rien :


'On prend des risques pour gagner le maximum d'argent'.

'C'est un monde de requins'.

'Il n'y a aucune sécurité'.


Mais à part ces idées préconçues, rien de concret autour de quoi, comment, qui, etc. C'était donc crucial de me renseigner au maximum.


Je vous passe les détails, mais je comprends qu'il faut s'enregistrer auprès d'un secrétariat social pour être inscrite au registre des indépendants et payer les cotisations sociales.


Comme j'étais en arrêt maladie longue durée, je n'étais plus payée par mon employeur, mais par la Mutuelle belge (sorte de Sécurité Sociale). Par conséquent, je devais leur demander l'autorisation d'avoir cette activité. Évidemment, il était hors de question d'être indépendante à temps plein, donc l'option qui s'offrait à moi était de m'inscrire comme 'indépendante complémentaire' en Belgique. Les cotisations sociales sont moindres puisque je cotise déjà via mon status d'employée et les formalités administratives sont aussi simplifiées.


Rien que cette première démarche m'a pris plusieurs semaines : trouver les informations concernant le formulaire de la Mutualité, car il y avait des informations contradictoires, et obtenir un rendez-vous a relevé du parcours du combattant.


Non pas tant que c'était compliqué, mais le moindre effort en dehors de la routine que je connaissais était titanesque.


Il ne faut pas minimiser le temps que toute nouvelle tâche demande à une personne en burnout.

Par contre, c'est encore plus important de le faire correctement, car dans ce moment où l'on essaye de reprendre confiance et d'oser agir, il ne faudrait pas tomber de haut pour abandonner. J'ai donc avancé tout doucement.


Février 2020 : première victoire


C'est à cette date que j'ai inscrit ma petite entreprise au Guichet des Entreprises, un an et demi après le premier jour de mon arrêt maladie. Le 1er février 2020, j'ai reçu un numéro d'entreprise, des papiers à remplir et mes premières factures à payer et mon tout premier logo. Quel bonheur, une pointe de crainte, mais surtout quelle fierté !


Alors que j'étais une personne passionnée, décidée, le harcèlement que j'avais subi au travail m'avait transformée. J'étais devenue cette personne en permanence à fleur de peau, incapable d'oser quoi que ce soit et dont les relations sociales étaient réduites à néant, car la moindre parole me faisait peur.


Avec du recul, je me rends compte maintenant que cette succession d'actions me permettait de renouer avec moi, avec la personne audacieuse que j'avais été 20 ans auparavant lorsque j'avais tout quitté pour venir à Bruxelles.

J'avais accompli cet exploit toute seule. J'avais transformé mon rêve en réalité. Évidemment, je ne vendais rien encore, ou si peu, juste à quelques amis et connaissances. Mais ce n'était pas si important. L'important était que j'avais posé la première pierre qui me permettait d'envisager la suite : je venais d'ouvrir un atelier partagé dans le centre de Bruxelles où nous allions donner des cours. Je prévoyais de produire pour les marchés, car il était hors de question que je sois devant un ordinateur. Je n'avais pas de site internet et pas prévu d'en avoir un !


Rebondir dans l'inconnu & repenser son business modèle


Les cours se remplissent, le lieu est au milieu d'une zone assez fréquentée de Bruxelles, près du parvis de Saint-Gilles, je commence les marchés. Bref, tout se passe assez bien.


Et puis la Covid s'invite très peu de temps après et met tous mes prévisions à mal : fermeture des lieux publics, plus de cours et impossibilité de circuler.

Après quelques semaines anxiogènes, je réussis à rapatrier mon tour de potier et quelques affaires dans ma cave.


Ça m'aide à gèrer cette période et surtout je produis, puisqu'en juillet, je me suis acheté un four seconde main. Je dois continuer à payer mon loyer, mes charges. Mais aucune vente n'est possible. C'est alors que je me rends compte que je n'ai pas le choix, je dois faire un site internet pour vendre en ligne.


J'ouvre une boutique sur Un Grand Marché, histoire de ne pas devoir créer en site transactionnel moi-même. Mais vraiment, peu de visibilité et un seul achat ! Je commence à avoir un peu de visibilité sur Instagram et j'arrive à vendre quelques articles ainsi. Mais c'est loin d'être suffisant pour remplir mes caisses.


Alors, je me résous à ouvrir un site internet. La difficulté pour moi n'est pas de le faire, c'est mon métier actuel. Mais devoir me poser devant un écran d'ordinateur, dont j'ai la phobie depuis mon burnout.


Mais l'envie était plus forte. C'était aussi finalement une façon de me confronter à ma phobie de l'ordinateur:

Je me suis alors rendu compte que c'était agréable de faire un site internet quand il s'agissait de le faire pour SOI. Cette constatation a changé mon regard sur la plupart des tâches que je considérais insurmontables, simplement parce qu'elles n'étaient plus alignées avec moi et non parce que je ne savais/ne pouvais pas les accomplir.


À partir de ce moment-là, j'ai su que j'étais prête à me lancer pleinement et joyeusement dans l'aventure entrepreneuriale.


Pour conclure


  1. Faites votre travail préparatoire : plutôt que d'avancer dans l'inconnu, préparez le terrain. Poser des questions. Aller à la rencontre de personnes qui font le même métier. Ça peut être un appel, un rendez-vous (payant ou gratuit), des lectures, voire des cours.

  2. Acceptez le fait que les plans peuvent changer : là encore, c'est difficile quand on est fragile, car l'absence de confiance en soi, en ses capacités cognitives, en son instinct nous pousse à vouloir tout planifier, tout contrôler, encore plus qu'avant.

  3. Soyez sûre d'aller suffisamment bien pour entreprendre, commencez petit, et chaque action vous permettra de reprendre confiance. Parce qu'il y a des pleurs à la clé, des gros doutes, des envies de jeter l'éponge, des moments de 'et puis merde' ou alors'mais pourquoi ?' auxquels on n'a pas de réponse.


Pour vous accompagner dans l'aventure si elle vous tente, vous pouvez vous rapprocher de la Tribu Slow qui, en partenariat avec Madame Papillon dont je suis membre, propose un accompagnement innovant Slow and Grow pour les femmes qui souhaitent entreprendre après un burnout.











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