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Burnout et Entourage – petit guide à l'usage des proches



'Alors, tu es toujours en congés ?' 

'Si j'étais à ta place, j'irais au sport tous les jours' 

'Tu n'as pas l'air si reposée que ça.'

'Oh, tu as bonne mine, tu as repris le travail ?'

'Ça ne va pas mieux ? Tu es sûre de voir le bon médecin ?'

'Je connais un super thérapeute si tu veux.' 

'Tu prends des médicaments ? Tu es sûre que c'est nécessaire ? Attention aux risques d'addiction'.

'Tu ne prends pas de médicaments ?, mais alors comment tu te soignes ?'

'Ça fait combien de temps maintenant ?'

'Ah, tu es partie en vacances ? C'est autorisé ?

'Ça fait longtemps qu'on ne t'a pas vu'.

'J'aimerais aussi tellement profiter d'un arrêt maladie.'


 

J'ai eu la 'chance' de vivre mon burn-out après celui de mon mari. Là où il y a eu jugement, agacement, découragement de ma part lorsqu'il vivait cet épisode douloureux, je n'ai eu que patience, compréhension et soutien de sa part durant le temps qu'il m'a fallu. Je m'en suis voulu un temps, mais je sais maintenant que ce qui se joue dans nos corps, nos cellules, nos sens lors d'un burn-out est tout simplement inconcevable. On peut le raconter. Jamais le vivre. On peut l'imaginer. Jamais le ressentir.


Il est impossible de comprendre ce qu'une personne ressent lorsqu'elle traverse un burn-out, sans l'avoir vécu soi-meme, malgré toute l'empathie que l'on peut avoir.

Alors même si je m'en suis un temps voulu, j'aurais surtout aimé savoir ce que je pouvais et devais faire. Je vous livre ici quelques petits conseils que vous pouvez faire lire à votre entourage, ou alors que vous pouvez communiquer si vous avez le courage et la force.


Petit guide à l'usage des conjoints, parents, amis, enfants, collègues :


1. Même si vous partez d'un bon sentiment et de la volonté de bien faire et d'aider, évitez absolument les : 'tu devrais ceci, tu as essayé ça, je connais quelqu'un qui, on m'a dit que, j'ai lu cet article sur'...


Pour la plupart d'entre nous, nous avons un médecin, un thérapeute ou un coach, voire

les deux, peut-être même un groupe de parole (ce que je ne peux que recommander). Ils nous aident, nous conseillent, ils ont les compétences et l'expérience. Ils nous fournissent les réponses médicales, scientifiques et psychologiques à notre burn-out.


2. Nous avons besoin que vous puissiez écouter nos doutes, sans parler ; que vous acceptiez notre repli sur nous sans le prendre mal ou personnellement, et que vous puissiez voir nos larmes sans détourner les yeux, juste en posant une main sur la nôtre.


Nous avons besoin que vous nous demandiez comment nous allons, en étant vraiment prêt à écouter la réponse. Elle sera courte ou longue, mais elle sera la nôtre à cet instant T. Et reposez-nous la question la fois prochaine. La réponse sera peut-être la même ou différente et nous apprécierons que vous la posiez.


Mais de grâce, ne nous demandez pas si nous avons repris le travail, si nous sommes en incapacité, combien on est payé en incapacité (véridique) ou si nous pensons reprendre le travail et où. Les questions déplacées n'auront que pour résultat de nous faire nous isoler encore plus.


De nos proches nous avons besoin d'amour, de soutien, d'écouté sans jugement aucun, sans conseil, sans volonté de nous faire aller mieux. Oui, c'est difficile!

L'isolement comme bouclier


L'isolement devient une nécessité. On voudrait juste arrêter d'aller mal et de se sentir coupable d'aller mal. Les questions, souvent maladroites, parfois ostensiblement mal intentionnées, sont autant d'aiguilles à culpabilité. Là où au début, quand on explique, les gens 'comprennent — moi aussi, j'ai eu un moment vraiment fatiguant au bureau -, après quelques semaines, on n'en a plus la force ni l'envie.


On voudrait partager et voir sinon de la compréhension, au moins de l'empathie. Mais en même temps, les mots s'étranglent dans notre gorge, les larmes montent tellement vite que les regards se détournent, gênés, nous renvoyant notre mal-être en pleine face, puissance mille. On n'est tellement plus à notre place, on n'est tellement plus comme avant, on veut tellement être invisible, qu'au bout d'un moment, il vaut juste mieux ne plus voir personne.


Pensez la prochaine fois à ces phrases :

'Comment est-ce que je peux t'aider ?

'Je suis là pour toi si tu veux parler.'

'Ne t'inquiète pas. Prends-le temps qu'il faut.'


Une main posée sur l'épaule, un regard qui sourit, une présence réconfortante. Finalement, c'est tout ce que je voulais.
 

Pour conclure :


Si vous n'avez pas de groupe de soutien ou de parole, sachez que l'asbl Madame Papillon propose des 'walk and talk' tous les mois, afin de permettre aux femmes qui sont en situation de burn-out de se rencontrer et d'échanger en toute confiance. Moi-même membre de l'association, je ne peux que vous conseiller de voir si cela peut vous intéresser : Agenda – Madame Papillon. Nous sommes une toute jeune association, donc le site est encore en construction, envoyez-nous un email si vous avez des questions :-)

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