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Le syndrome du bon élève et le burnout : quand “bien faire” nous mène à l’épuisement

Vous connaissez le syndrome du bon élève ? Celui ou celle qui fait tout bien, parce qu’on lui a demandé, parce qu’il respecte l’autorité, mais pas toujours parce qu’il en a envie. Celui dont les choix ne lui appartiennent pas à 100 %, ni même à 10 %. Celle qui veut faire plaisir, mais ne sait même pas ce qui lui fait plaisir. Celui qui apprend, exécute et performe… sans jamais oser demander pourquoi.


Je connais bien ce syndrome. J’en ai même longtemps été l’incarnation.


Pendant des années, j’ai fait ce qu’on attendait de moi. J’ai parfois touché du doigt ce que j’avais envie de faire, mais sans jamais réussir à l’exprimer – par peur de l’autorité, peur du jugement, ou crainte de la moquerie.


Quand le bon élève rencontre le burnout


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C'est l'incompréhension. Alors, il ou elle fait souvent la même chose qu’à l’école : chercher à “réparer” vite. Sortir de cette situation inconfortable au plus vite. Trouver une “bonne réponse” au problème.


J’ai suivi ce chemin. J’ai fait confiance à mon médecin traitant, qui m’a orientée vers une coach spécialisée en burnout en entreprise. Cette coach m’a ensuite dirigée vers une psychologue quand j’ai eu besoin de parler d’autre chose que de travail. Au départ, j'ai eu le sentiment d'être balottée au gré des rendez-vous, dans le noir total.


Et pui, peu à peu, j’ai lu, je me suis renseignée. J’ai appris sur le cerveau, sur le stress, sur les cycles d’énergie.


Et j’ai compris quelque chose de fondamental : être une bonne élève qui ne questionne rien, qui ne s’autorise pas à douter ou à explorer, n’était plus ce que je voulais être. Sans doute même que je n'avais jamais voulu l'être.


Origine du syndrome : d'où vient-il ?


Le syndrome du bon élève ne naît pas par hasard. Il s’installe souvent très tôt, dans l’enfance.


  • L’école nous apprend que la bonne réponse est extérieure à nous. Il faut trouver ce qu’attend l’enseignant, pas ce que nous pensons vraiment.

  • La famille renforce parfois l’idée que l’amour et la reconnaissance se méritent par les performances ou le comportement exemplaire.

  • La société valorise la conformité et la performance, rarement la curiosité ou la créativité désordonnée.


Petit à petit, un réflexe se construit : pour être aimé, reconnu ou accepté, je dois bien faire et plaire aux autres.


Pourquoi le syndrome du bon élève nous mène-t-il au burnout ?


Le syndrome du bon élève n’est pas qu’une habitude, c’est un système intérieur :

  • Faire plaisir aux autres avant soi

  • Obéir sans remettre en question

  • Se conformer aux attentes externes

  • Se juger durement à chaque erreur

  • Chercher la validation avant de s’autoriser la satisfaction


Ces mécanismes peuvent sembler anodins, mais à long terme, ils créent un cocktail explosif :

  • Surinvestissement : on en fait toujours plus que nécessaire.

  • Absence de limites : on dit oui à tout, généralement au détriment de soi.

  • Auto-pression : la petite voix qui répète “il faut faire mieux”.

  • Perte de repères : on ne sait plus ce qu’on veut, seulement ce qu’il faut faire.

👉 Résultat : le corps et l’esprit tirent la sonnette d’alarme. C’est le burnout.


Pourquoi le syndrome du bon élève nous mène-t-il au burnout ?


Avant le crash, il y a toujours des signaux. Mais le bon élève les balaie souvent d’un revers de main, les considérant comme des faiblesses ou des manquements.


Quelques signaux à repérer :

  • Fatigue chronique masquée par l’adrénaline

  • Difficulté à dire non, même aux demandes déraisonnables

  • Sentiment de ne pas être “assez” malgré les compliments

  • Peur de décevoir ou de créer des conflits

  • Perte progressive d’envies personnelles


Ces signaux sont souvent ignorés… jusqu’à ce que le corps impose un arrêt.


Sortir du syndrome du bon élève


Pour moi, la sortie n’a pas été instantanée. Depuis 6 ans, je travaille à savoir qui je suis, ce que je souhaite, et à essayer de m’en rapprocher le plus possible.


Cela passe par des étapes très concrètes :

  1. Observer ses réflexes : remarquer quand je dis oui par automatisme, quand je cherche l’approbation.

  2. Oser dire non : parfois avec peur, parfois maladroitement, mais le dire quand même.

  3. Reprendre la décision en main : choisir en fonction de mes besoins, pas de mes habitudes.

  4. Casser la logique de perfection : m’autoriser à être “suffisamment bonne”, pas parfaite.

  5. Trouver de nouvelles références : m’entourer de personnes qui valorisent l’authenticité plus que la performance.


C’est ce travail intérieur qui m’a permis de refuser un passage à temps plein quand mon employeur me l’a demandé — en sachant très bien que ce choix allait mener à mon licenciement.


Ce jour-là, j’ai cessé d’être une bonne élève.


Le risque invisible : reproduire le schéma autrement


Il y a cependant un piège : même après un burnout, on peut continuer à rejouer le même scénario… mais sous une autre forme. Le bon élève ne disparaît pas d’un coup. Il se déguise.

  • Dans la reconversion professionnelle, on peut devenir “bonne élève” d’un nouveau métier.

  • Dans le développement personnel, on peut chercher à “réussir” son bien-être comme on réussissait ses projets.

  • Dans les relations, on peut rester celle ou celui qui fait plaisir pour éviter les vagues.


Ce n’est pas une question de changer de métier ou de vie, mais de changer de rapport à soi-même.

 

Outil pratique : 5 pistes pour commencer à lâcher le syndrome du bon élève


Je vous propose ceux-ci parce qu'ils m'ont aidée, mais il y en a certainement d'autres qui vous aideraient aussi.


1️⃣ Pratiquer le “non d’expérimentation” — Commence par dire non à de petites choses (un café que tu n’as pas envie de prendre, un mail auquel tu réponds plus tard). Ce sont des entraînements pour t’habituer à mettre des limites. Si c'est trop difficile, tu peux toujours dire non en proposant une alternative: "Aujourd'hui ça ne m'arrange pas, mais demain, ça me ferait plaisir et on aura plus le temps".


2️⃣ Faire la liste de tes vrais “oui” — Chaque semaine, note les activités, décisions ou moments qui t’ont apporté de la joie sans obligation. Ce sont tes “oui authentiques" : ils t’aident à identifier ce qui compte pour toi.


3️⃣ Baisser la barre volontairement - Choisis une tâche dans laquelle tu acceptes de faire juste “assez bien” (pas parfait). L’objectif : sortir du réflexe d’excellence permanente.


4️⃣ Vérifier la motivation derrière chaque décision – Avant d’accepter une demande, demande-toi : Je dis oui pour moi ou pour ne pas décevoir ? Cet auto-questionnement simple permet déjà de briser l’automatisme.


5️⃣ Trouver un espace où tu peux être imparfait(e) — Rejoins un groupe, atelier ou cercle de parole où la performance n’a aucune place. Expérimenter un environnement sans attente externe aide à déprogrammer le réflexe “bon élève”.

Si tu n'as pas de groupe de soutien ou de parole, l'ASBL Madame Papillon dont je suis membre propose des 'walk and talk' et des conversations café tous les mois, afin de permettre aux femmes qui sont en situation de burn-out de se rencontrer et d'échanger en toute confiance. Moi-même membre de l'association, je ne peux que vous conseiller de voir si cela peut vous intéresser : Ateliers – Madame Papillon.

Je propose également des ateliers de céramique & Bien-être en partenariat avec Madame Papillon (en français et en anglais), axés sur la reconnexion et l'intuition plutôt que la production et qui incitent à lâcher-prise.


Atelier Céramique & Bien-être

2 heures - 30 eur

Woluwé Saint Lambert






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