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Le défi majeur de l'indépendance complémentaire : la gestion du temps


Cet article explore les difficultés liées à la gestion des 24 heures qu'il y a dans une journée (malheureusement pas une de plus !) que j'ai pu rencontrer en exerçant un métier de salarié en plus d'être indépendante complémentaire. Je vous propose aussi de lire ce que j'ai mis en place pour y faire face et voir ce qui pourrait fonctionner pour vous.


Fake it until you make it : je vous avoue ne pas y adhérer du tout.


Personne ne veut cacher le vrai soi, surtout quand il s'agit d'une activité complémentaire. Au boulot, on met un masque. Mais qui a envie de mettre un masque quand il s'agit d'un véritable plaisir ? On veut être soi, authentique, ne pas faire semblant. On a aussi éventuellement l'ambition de se lancer totalement en indépendante. Le danger, c'est de se mettre dans le rythme de deux temps pleins.


Jongler entre salariat et indépendance complémentaire : ce n'est pas avoir deux temps pleins !



La difficulté devient alors de vouloir passer autant de temps à faire son activité complémentaire que son job 'alimentaire'. Voire même plus de temps.

En ce qui me concerne, je suis à temps partiel dans mon emploi salarié, et les vendredis, samedis et dimanches sont réservés à Pottery with Soul et au début j'ai bâti mon entreprise ainsi.


Énorme erreur !


D'abord, j'étais à temps partiel, car après mon burnout, j'avais décidé de ne plus revenir à temps plein. J'avais besoin de moments de repos, pour me ressourcer. Ce que m'apportait la pratique de la céramique.


Ne pas négliger les activités annexes chronophages


Mais à partir du moment où la céramique est devenue une activité pro, est venu avec elle son lot d'activités annexes. Et je me suis très vite retrouvée avec un temps plein et aucun weekend, ni temps de repos.


Au départ, j'avais presque uniquement mon temps de production à prendre en compte. Mais quand mon activité s'est développée, j'ai dû faire face à une augmentation proportionnelle des tâches annexes : appels de clients potentiels, les emails, les commandes de matières premières, les suivis des commandes, etc.


Pour y faire face, j'ai eu l'idée d'intercaler ces activités entre celles de mon emploi salarié : au lieu de faire une pause-café, ou de déjeuner, j'allais sur mon site mettre à jour le stock, ou répondre à un émail de client. Ou encore, quand j'étais en télétravail, aller emballer des commandes éventuelles, les déposer à la poste, etc.


On sous-estime totalement le temps que prend une tâche !

Après quelques mois à ce rythme, je me suis rendue compte que c'était ingérable. C'était éreintant car je mettais tellement de temps à me reconnecter à l'activité que je faisais avant que cette alternance me fatiguait mentalement et physiquement.


Mais aussi parce que je sous-estimais le temps nécessaire pour chaque tâche :

Même pour des tâches administratives, aussi simples que créer des étiquettes d'envoi, souvent, cela veut dire passer sur un autre ordinateur, ouvrir d'autres fichiers, avoir ses coordonnées bancaires à portée de main, etc. Une tâche que l'on estime à 5 min peut facilement nous prendre 15 min au total.


J'ai dû réfléchir à quelques adaptations. J'ai essayé plusieurs approches pour trouver celle qui me parait maintenant la plus équilibrée.



Avoir un calendrier visuel hebdomadaire


Plutôt que de me disperser, j'ai des blocs dédiés à mon activité indépendante. Tous les dimanches, je fais un calendrier hebdomadaire avec les plages horaires que je peux consacrer à mon entreprise, avec des codes couleurs. J'y mets tous mes événements à venir, rendez-vous médicaux, sport, cours, marchés, etc. Cela me permet de voir ce qui est réaliste en termes de production et d'organisation.


Je ne vous cache pas que le calendrier peut parfois être décourageant, car on se rend compte que certaines semaines, on va avoir très peu de temps. Mais en même temps, ça peut aussi servir de piste de réflexion pour se dégager plus de temps, soi-même, mais aussi dans son couple. Très souvent, je m'arrange avec mon conjoint pour qu'il prenne en charge les courses ou les dîners, notamment quand je sais que je m'organise pour une vente.


Grouper les tâches


Une autre chose que j'ai changé en début d'année, c'est de grouper les types de vente. Quand je fais des tasses, j'en fais 50. Si je fais des palettes, pareil. Quand je fais des porte-pinceaux, j'en fais autant que possible en une journée.


Ça me permet de proposer plus de pièces et aussi de rationaliser l'emballage par exemple. J'ai essayé de laisser la boutique en ligne ouverte, car je suis assez contre les ventes éphémères où on crée une attente. Cela va à l'encontre de mon envie de ralentir, de ne pas pousser à la consommation, d'avoir une relation constante avec vous.


Mais concrètement, ce modèle me force à emballer tous les jours, créer des étiquettes tous les jours, aller à la poste tous les jours, et ce, pour 1 ou 10 commandes. Ce n'est donc pas un modèle viable.


C'est donc la raison pour laquelle je propose des ventes éphémères thématiques. En toute transparence, je prends 1-2 jours de mes congés salariés pour emballer vos petites commandes correctement et assez rapidement.



Être réaliste sur ses engagements, apprendre à dire non :-)


Quand on commence dans son activité pro et qu'on est contacté pour une collab ou un marché, on est tellement content, qu'on va dire oui à tout. Au détriment de soi, et potentiellement aussi au détriment de la qualité de votre collaboration éventuellement.


Vous seul connaissez votre planning, vos activités professionnelles, personnelles à venir. Avoir un calendrier à jour vous permettra de voir si oui ou non une collaboration est la bienvenue ou pas. Au pire, demandez à la reporter, c'est généralement aussi simple que ça !



Se ménager des pauses régulières


Depuis janvier 2023, j'ai décidé d'avoir un jour de congé : le dimanche, je ne vais plus à l'atelier.


Avant, j'y allais pour finir des pièces, emballer des commandes, lancer un four. Bref rien d'énorme en termes de temps, mais je me suis rendue compte que mon cerveau était toujours en marche. À planifier. Et que je n'avais plus d'espace de liberté, pour finalement, ne rien faire, faire autre chose, en résumé, me reposer le cerveau.


J'avais aussi besoin de retrouver des moments en famille. Certes, j'ai des grands enfants autonomes. Mais cela n'empêche pas d'avoir envie de brunchs ensemble, de discussion autour d'un thé, d'un cinéma parfois. Sans compter l'amoureux avec lequel se ménager des moments d'échange et de complicité !


Personnellement, les dimanches, je fais la grasse matinée, je prends mon café au lit, je descends vers midi faire un brunch. Lire, se balader, faire des crêpes, bref, me reposer l'esprit et le corps.

 

Pour conclure :


Conseil #2 : Observez sur une durée valable votre organisation et étudiez ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins bien. Optimisez ce qui peut l'être et supprimer ce qui ne fonctionne pas. Ça vous permettra de durer sans vous abimer la santé.


Conseil #1 : Soyez indulgent avec vous-même, Rome ne s'est pas construite en un jour. Comme toujours, c'est un marathon, pas un sprint !


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